HILL DETRUIT TIOZZO
"Dans un combat exceptionnel d'intensité l'ancien champion du monde WBA des poids mi-lourds Virgil Hill a surpris en obtenant un second titre de champion du monde dans une deuxième division en battant Fabrice Tiozzo en 2'59'' à Villeurbanne, France. Grace à une terrible droite Hill envoie Tiozzo au sol tres rapidement dans le mileu du premier round. Apres avoir été compté une première fois, Tiozzo paraît sonné et perdu et Hill tente alors de terminer le combat l'envoyant deux nouvelles fois au sol avant que l'arbitre ne stoppe le combat à une seconde de la fin de la reprise. Hill est apparu très affuté et impressionnant et peut envisager de nouvelles belles aventures dans cette nouvelle catégorie pour lui. Tiozzo (42-2, 28 KO) a déclaré juste après le combat désirer arrêter la boxe dans le cas où il ne rencontrerait pas Hill (46-3, 23 KO) très rapidement est ensuite revenu sur sa décision se disant décidé à ne pas arrêter sur une telle défaite".
Suivi de Virgill Hill
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Championnat du monde
Virgill Hill -
Fabrice Tiozzo (Astrobale de Vileurbanne, Lyon). Coup de téléphone express: Benoît Ribon de Rilng World et PDG de Ribon products me demande de gérer dans l'urgence le conditionnement du champion américain de sang indien pour sa deuxième confrontation en sept ans, avec le meilleur lourd léger français du moment. Seul "étranger" à pouvoir entrer dans le vestiaire américain, je rencontre alors un athlète mythique, humble, au palmarès
fabuleux.
Le T
eam est très attentif aux recommandations. La préparation physique et psychologique débute dans un calme religieux. Respect des consignes, calme, précision. Augmentation du travail de frappe:
Hill dégage une puissance étonnante. Les muscles vibrent et roulent sous la peau.
Etirements. A nouveau pression dans l'intensité gestuelle. Puis un retour au calme définitif. Travail respiratoire. Visualisation de la vitesse.
L'Américain est prêt. La coiffe indienne à enfiler. je m'écoute lâcher "
It's time to fight... At the red corner, with me. Only.". Puis sortir tous ensemble, se regrouper et attendre le signal pour partir vers le ring...


Mais c'est trop long. D'un geste aux cameramen en attente dans le couloir, la main sur l'oreillette, je lance la retransmission de France 2 en laissant croire qu'il s'agit d'un ordre du centre média: mon geste prend de cours Charles
Biétry qui commente en direct et qui enchaîne sans se départir. Ne pas faire attendre l'indien. Lors du trajet jusqu'au ring, je surveille du coin de l'oeil la respiration de
l'Américain. Pas de sautes d'humeur. Pas d'affolement. Le staff entier est tranquille. C'est d'ailleurs cette décontraction inhabituelle que retiendront les journalistes de "
l'Equipe". Nous entrons dans le chaudron de
l'Astrobale. C'est le feu...
Je passe devant et je dégage le passage, et les câbles au sol: un pied sur le chanvre, et un bras qui ouvre l'espace, je fais passer les cordes à
Virgill Hill qui, bondissant, prend contact avec le ring. Dans le coin, je jubile à regarder ce champion quadragénaire charismatique de discrétion, et adulé du public. Une légende vivante! Je rêvais de le rencontrer. Un homme rare: fort et intègre. Dans le coin, on se coordonne une dernière fois avec son frère, trop heureux de rencontrer ici un français coopératif. Il me redemande comment je sens le match et mes propositions
corroborent à nouveau ses choix tactiques :

travail en ligne, en directs et mobilité latérale en arc de cercle. Sonder puis frapper. On est d'accord. Je récupère la coiffe indienne que je dépose au pied du ring. Devant son écran télé le champion Christophe Tendil (qui a été mon adversaire sur le ring et qui est depuis mon ami) écarquille les yeux en voyant que je suis dans le coin américain et appelle pour se faire confirmer ma présence: Benoît Ribon, hilare, confirme. Puis je fais aussi passer les cordes à Fabrice en lui lâchant quelques mots d'encouragement, entre frenchies. Je ne pouvais pas ne pas faire ce geste de respect. S'il y en a un en France, c'est lui. Point. Il a l'air étonné, mais surtout je le trouve livide. Je reviens dans le coin de Hil, très troublé par l'impression moribonde que m'a fait le lyonnais. Avec le sentiment amer que ce n'est pas du tout son jour.
Le premier round va durer moins de trois minutes. Et pour cause, Fabrice
Tiozzo est touché directement

sur une série. Il ne monte pas les mains, ne s'accroche pas. Il tombe debout, en homme, dans les cordes, mais perdant.
La ceinture retourne aux
Etats Unis. J'invite la femme de Virgill
Hill à monter sur la bâche du ring avec son fils dans les bras. et je me nourris de l'humilité de l'homme, et de la joie de cette famille soudée dans un silence discret. L'esprit de l'indien du
Dakota est de retour! Et ça fait du bien.
Dommage pour le Lyonnais.
Dans les vestiaires,
Don King, le promoteur incontournable, celui de
Mohamed Ali et de Mike Tyson éclate de rire, avec une voix de stentor :"
Good work, and
good fight!". En me serrant (broyant) la main il me glisse une invitation privée de
ShowTime pour le soir. Je suis convié avec Benoît
Ribon directeur de "
RingWorld", par celui qui a construit la carrière
d'Ali, et qui
traine derrière lui, une réputation un peu sulfureuse.

Quelques heures seulement pour découvrir malgré tout que derrière l'imposante carrure barrée d'une croix de diamant de plusieurs milliers de
dollars sur la poitrine, et la rumeur, se dissimule aussi un homme somme toute très simple, étonné et curieux. Don King, autant capable de refroidir un homme, de combiner les plus mauvais coups de la boxe, mais de parcourir aussi, en populiste peut-être, les quartiers sensibles de
New York, distribuant de la nourriture, construire un hôpital pour indigents, soutenant des familles dans le besoin, quelques
ex-boxeurs ruinés, ou encore d'être reçu à deux reprises à la Maison Blanche par les différents présidents US. Les souvenirs aussi :
Kinshassa,
Foreman,
Frazier, la montée
d'Ali, celle de
Tyson...en étant parti de rien. En ayant pris tous les risques. Et à une époque où être noir était rédhibitoire pour prendre les rênes d'une entreprise, même dans la boxe!
Bref, une vraie vie de roman.
Trop intense et trop trépidante pour moi.
Borderline aussi, et peut-être au delà.
Dangereuse et loin de la moralité.
Mais une vraie vie de roman.
A la
Hemingway...
Don King et Martini Franck lors du repas de gala de Showtime, dans une luxueuse brasserie Lyonnaise, après le duel Tiozzo - Hill ( photo RingWorld presse), en réduit, des clichés de Virgill Hill (capture d'écran VHS: Virgill, sa coiffe indienne du Dakota, le combat écourté contre le champion Lyonnais, et une victoire sans bavures).