


Aujourd’hui, c’est avec Mehdi Amar que je travaille, jeune champion de France des super moyens en boxe anglaise professionnelle.diplômé d’Université en Marketing, est à ce jour invaincu et représente un des espoirs français de la boxe, au niveau international.

En situation critique, lors d'un combat, Mehdi est capable de faire l'effort de s'adapter aux consignes: lors du championnat d'Europe


La séance d’aujourd’hui avec Mehdi, consiste, après un difficile entraînement à base de contractions statiques et dynamiques, à développer un mode respiratoire différent dans le retour au calme, et exploiter les parties basses des poumons qui restent par trop inactives avant que les exigences énergétiques ne les stimulent. Faire ressentir la sédation de l’activité « gamma » lors de l’expiration, le placement contrôlé de l’expiration et les temps courts de rétention en apnée qui permettent une prise de conscience du travail du diaphragme que l’on doit muscler, ainsi que des muscles respiratoires.


Et là, Mehdi sera certainement près pour le grand jour. Nous sommes à un mois 1/2 du "Grand Tournoi" des 16 meilleurs poids super moyens, qui va se dérouler tout au long de l’année 2008 (au Cirque d'Hiver et en direct sur Canal+), et qui récompensera le meilleur boxeur de plusieurs catégories engagées ensemble.
Et je ne me bat jamais contre les mirages.
Et bien faite. Je ne pourrai pas faire mieux dans les conditions qui viennent.
Cet homme a des qualités qui, si elles sont exploitées un jour véritablement, pourrait le mener loin...
Mehdi Amar a un fond humain qui ne laisse pas indifférent. J'aurai vraiment aimé qui puisse aller haut et loin, pour lui et pour les siens.
Que tu le restes...
En haut, Amar Mehdi victorieux lors du championnat d'Europe de Full Contact contre Markus Rakuninen (finlande), et la fête en famille. A droite Medhi et Franck Martini à Bercy, invités par Michel Acariès, puis Mehdi avec Laurent Goury lors de la finale du championnat de France des super moyens en professionnel (boxe anglaise). Au centre, lors d'un travail respiratoire de fin d'entraînement au CS Savinnois Marseille Nord La Savine (Haddu-Kaysergym). En bas à droite, le coin avant le combat, et plus bas, en "Xtrèm Cardio" à St Blaise, près d'Istres, Mehdi en préparation cardiovasculaire en Super Walking, ou encore avec des sparrings en travail concentrique aux escaliers). En bas, à gauche , Mehdi motivé comme jamais, et à droite plus haut, l'affiche du premier combat du tournoi.
MEHDI AMAR: ''JE DOIS FAIRE MES PREUVES''
Le 24 novembre, aux Pennes Mirabeau, il disputera sa première finale de championnat de France. Les ventes des « billets club », sont déjà épuisées depuis longtemps… Selon Robert Safrani, l’organisateur, l’engouement pour la classique réunion annuelle des Pennes Mirabeau est encore plus important qu’à l’époque de Mehdi Shanoune !
Avec deux années de plus, Mehdi Amar n’a pas dérogé à sa ligne de conduite : loyauté, fidélité, humilité et respect. Peu de chances de voir ce boxeur faire dans la surenchère avant ce combat, attendu pourtant depuis longtemps par nombre de marseillais.
MA: J’ai cherché à progresser étant donné que je pars d’assez loin et que je ne suis qu’un tout jeune dans le circuit. J’ai eu des combats difficiles et d’autres moins. Cela m’a confirmé dans le fait qu’il ne faut jamais dévaloriser un adversaire ou le sous estimer. Pas simplement parce qu’il peut être plus fort que je ne le pense, mais plutôt parce qu’il est là, face à moi, entre les cordes. La boxe est une expérience identitaire. Si on monte, c’est que l’on a tous une raison très personnelle de le faire qui nous structure. Je ne peux pas prendre à la légère l’investissement de mes adversaires. Je respecte chacun d’eux dans sa démarche d’homme, et dans le choix difficile qu’il réalise. Cette épreuve n’est pas donnée à tous, et au terme, je sais aussi que nous ne seront que bien peu d’élus…
NB: Quel a été ton combat le plus difficile ?
MA: Aucun ! C’est un plaisir de monter sur le ring. Une joie profonde. Un besoin. Je suis toujours impatient ! La difficulté vient plutôt de l’entraînement. Mais j’ai fait beaucoup de progrès à ce niveau. Je me gère mieux, j’accepte davantage les contraintes. J’ai appris aussi en sparring notamment avec les trois champions du monde avec qui j’ai mis les gants à Barcelone ou à Hambourg. J’ai appris qu’on peut apprendre de tout le monde. Il suffit d’être ouvert et de rechercher des solutions que l’on a sous les yeux, ou en soi.
MA: Le Kayser ? Toujours ! J’ai une confiance absolue dans mon équipe. Elle est très réduite et constituée de proches, d’intimes qui ne sont pas là pour glaner quelque reconnaissance ou quelques billets. Personne ne boxe par procuration ici. Ils sont là pour moi. On est une famille. Daniel particulièrement, Bernard, Mourad et d’autres ont construit notre salle d’entraînement de la Savine de leurs propres mains dans les restes d’un vieux parking en sous sol. Et elle commence à avoir une sacré belle allure ! Et puis nous nous sommes professionnalisés. On a structuré mon travail afin que je puisse concilier mes études de marketing (troisième année) et ma vie de famille. Franck Martini, mon préparateur physique construit le contenu de mes séances à l’approche des matchs importants. Quant au Kayser, il me suit tous les jours de l’année : il cultive une forme de combat assez rude, donne la leçon et façonne le mental comme personne. Je ne vois pas comment je pourrais être mieux entouré. On garde tous les pieds sur terre, et je n’ai jamais prêté attention aux chants des sirènes ! Si je suis bon, ça suivra, sinon, j’aurai vécu une belle expérience.
NB: Comment vois-tu ton combat pour cette finale du championnat de France ?
MA: Difficile. Très difficile. Je boxe un homme expérimenté, qui bouge beaucoup et donne énormément de coups. Je souhaite que nous ayons un combat clair et loyal, sans accrochages. L’arbitre sera, je pense, très vigilant sur ce point parce que c’est ce qui fait la qualité d’une rencontre. Et la boxe anglaise a besoin aujourd’hui de redorer son blason auprès du grand public. De mon côté, je boxe en tout cas avec le fair-play et le « spirit » des premiers boxeurs anglais : être un gentleman avant tout… La boxe n’est pas un sport de voyous, c’est un sport d’hommes qui acceptent d’endurer une souffrance et une agressivité que ne peuvent accepter nombre de personne. Pour cela, nous devons garder le contrôle de nos émotions. Et nous battre avec la forme, et ne pas être seulement focalisé sur « une gagne à tout prix ». Ce dernier aspect, est la porte ouverte à toutes les dérives.
MA: Nous avons pris l’optique d’une approche différente de ce qui se fait classiquement en boxe. J’ai plus travaillé le qualitatif. Je ne calcule pas en nombre de rounds de sparring. La quantité ne fait pas la qualité. Nous avons cassé les repères habituels et tenté de progresser sur le sens tactique. Parce qu’à ce niveau j’ai aussi du travail à abattre ! Par contre, je suis tout à fait capable de prendre plusieurs jours de repos sans culpabiliser, et même de jouer au basket, sans mettre les pieds à la salle : mais parce que chaque chose fait partie d’un tout, et a sa fonction propre. J’utilise aussi une méthode de travail avec Franck Martini que nous avons expérimenté qui devrait augmenter l’efficacité des frappes. Nous verrons bien. En tout les cas, je n’ai aucune excuse. Je suis prêt. Et j’ai trop souffert à l’entraînement pour laisser passer ma chance.
NB: Que sais tu de Nedjadi ?
MA: J’ai sparré quelquefois avec Mohammed pour l’aider dans ses préparations de combat. C’est de bonne guerre sur Marseille. Mais nous avions alors de gros gants et la consigne dans mon coin n’a jamais été de mettre en grande difficulté celui qui prépare un rendez vous, c’est évident. Et puis, il faut préserver ses chances de pouvoir travailler avec des boxeurs différents. Si on met le paquet à l’entraînement, il y a peu de chance que celui qui veut gagner en confiance vous propose ensuite de sparrer à nouveau avec lui. En boxe, on n’avance par seul. Donc, on ne peut pas prédire grand chose. Ce que je peux affirmer, c’est qu’il a plus d’expérience que moi, et qu’en boxe, ça compte beaucoup. J’ai du retard et je ne pars donc pas favori. C’est une chose logique. Moi, je dois faire mes preuves. Lui, il les a déjà faites, devant d’excellents boxeurs depuis douze années, notamment en faisant la limite devant Shkalikov et Siluvangi. Il ne peut que bonifier tout cet acquis.
NB: Quels sont ses points forts ?
MA: C’est quelqu’un qui a une vie saine, qui s’entraîne régulièrement et qui court tous les jours. Il est très sérieux, déterminé, et ne prend pas un combat à la légère. Mais, selon moi, et c’est une remarque tout personnelle partagée par Franck, je ne crois pas que la boxe ait un grand rapport avec l’athlétisme !(Il sourit malicieusement). Mais si je peut devenir comme aujourd’hui un peu taquin parfois, c’est mon côté méditerranéen, cela ne m’empêche jamais d’être toujours très respectueux de mes adversaires, sur le ring comme en dehors.
Je voudrais ajouter un mot pour remercier, même si je préfèrerais le faire avec la ceinture de champion, tout ceux aussi qui ont cru en moi et qui m'ont donné la chance de m'exprimer : d'abord celui qui a lancé ma jeune carrière et qui m'offre des opportunités de boxer régulièrement, mon entraîneur Hamid Zaïm et mes supporters du Nord. Toute ma gratitude au Conseil Général de Champagne Ardennes et à son Président, et bien entendu à mes sponsors, Messieux Rouny Francis et Nika Christian qui investissent sur notre image et qui sont tout autant décisifs. Si j'en suis là, c'est aussi grâce à eux tous...
Par Pierre Roldos, le 19 Novembre 2006
AMAR STOPPE NEDJADI !!!!!
Comme prévu le combat a été très tactique et la lutte entre les deux Marseillais intense. Nedjadi, dans une forme physique incroyable, est toujours en mouvement et ne permet pas à Amar d'enchaîner. Celui-ci ne peut pas non plus s'approcher car son adversaire multiplie les accrochages, il recevra d'ailleurs un avertissement à la sixième reprise.
Au début de la huitième reprise, Amar, qui mène aux points, trouve l'ouverture et envoie son adversaire au tapis. Nedjadi se relève mais le combat a tourné définitivement et l'arbitre l'arrête peu après pour lui éviter une punition inutile...