J'ai intégré ce type d'exercices très prisés au début du siècle (où les athlètes étaient de véritables phénomènes de force) dès le début de mon travail de coaching, ne fonction de la discipline sportive. Au début des années 2000, j'ai été sollicité pour rédiger un ouvrage sur ce mode de travail musculaire, mais les conditions proposées étaient trop contraignantes (abandon des droits sur mes images et la méthode).
Les gymnastes sont restés maîtres en la matière et un athlète habitué aux exercices de tenue isométriques est forcément bien plus performant dans les mouvements complexes à intensité variable que celui qui possède un gainage moindre. Les expérimentations que j’ai réalisé avec William Lombard (en jaune sur les photos), sont éloquentes. Les gymnastes, par exemple, partent avec un avantage certain ! Les sessions d’escalade au cours desquelles j’ai pu emmener grimper mon collègue Julien Protche, véliplanchiste et ex international de gymnastique, sélectionné Olympique, (ci-contre au retour de la déversante voie de la Gamma [6C], dans la calanque d'En Vau) m’ont convaincu au delà de ce que je pensais! Un entraînement suivi en gainage et fixation lui permet par exemple d’aborder sans difficulté les niveaux de 6B/6BC athlétiques, sans entraînement aucun !
La première chose à faire en abordant l’entraînement d’un athlète c’est de bien analyser et de parfaitement comprendre les chaînes musculaires mises en jeu. Pour cela il faut connaître les insertions musculaires, les temps d'efforts, et les rythmes et les modes différents de contractions. Il est donc important d’avoir des bases en biomécanique afin de bien identifier les angles de travail fondamentaux. C’est à dire ceux auxquels il faudra contraindre le sportif afin d’augmenter sa force locale, capable de provoquer des contractions plus puissantes à l’angulation recherchée. Par exemple, lors des efforts de pré-étirement du bras (armé ou départ de loin), il faudra renforcer le gainage en position « insérsions écartées ». L’exemple du « Corcovado » ci-dessus est intéressant à ce titre.
Le problème vient du fait qu’il existe un rapport très étroit entre la force et la vitesse (interdépendance). En effet, lorsque la force croît, la vitesse décroit, et inversement. Le but est souvent de pouvoir augmenter les deux. A ce titre, il est important de stimuler la vitesse de contraction avec une résistance moindre, après un exercice de gainage isométrique par exemple. De même, il faut se rappeler que le muscle s’adapte aux contraintes, et que si on veut provoquer une adaptation la plus poussée possible, il est important de présenter les variations de travail spécifiques, les plus différentes (tout en restant très pertinentes). On peut même insérer des problèmes d’équilibres pour complexifier le travail, ou de pré-fatigue.
William est aujourd'hui coach entraîneur de gymnastes de haut niveau. Sa compétence, son enthousiasme et son expérience sont désormais des références dans sa discipline.