Mais la préserver, et la densifier reste une lutte permanente. Pour tous. Même si certains doivent plus serrer les dents que d'autres. Nous n'y coupons pas. Chacun de nous, lutte avec ou contre ses propres démons qui restent accrochés depuis l'enfance à nos basques et qui ont structurés une partie de notre "être au monde".
avec lequel je collabore. Ses rêves de vie gravitent autour d’une identité personnelle : réussir dans l’arène. Etre ce qu’il a rêvé d’être, ou n’être rien. Pour cela, il a tout plaqué : des études de psychologie, un confort douillet, une profession toute tracée en reprenant le bar Sévillan de son père à Nîmes, et même une vie amoureuse qu’il met entre parenthèses pour rejoindre ses rêves en Espagne. Exilé plusieurs mois dans l’année, il vit à Séville et passe le plus clair de son temps à s’entraîner, à travailler aux champs, avec les taureaux et à tienter dans les plus grands élevages. Car l'expérience face à l'animal ne s'acquiert pas dans les livres. Il faut avoir les moyens financiers ou des soutiens de poids pour poursuivre la route. C’est Victor Mendez, le Maestro portugais qui a été touché par sa motivation, qui l’a invité et le conseille désormais en tauromachie.
Nous avons travaillé avec Jonathan, sur la préparation physique à partir de ses caractéristiques morphologiques (il est très grand, fin et longiligne, possède des cuisses très musclées). Pour cela nous avons mis au point des exercices qui ne participaient pas au développement du volume (isométrie, travail de chaînes musculaires gainées, pliométrie des appuis, résistance, endurance). Nous avons même travaillé sur des exercices de combativité en boxe aux « paos » afin de canaliser et de mieux gérer les affects propres au combat. Jonathan est capable de se motiver seul et de supporter des charges de travail dans un total isolement. Sans avoir quelqu’un qui le guide forcément ou qui l’encourage. 
Pour compenser un problème de genou lié à un accident en piste avec un taureau (percussion latérale en appui), il été obligé de supprimer le travail avec charge ou gilet lesté, ainsi que les fractionnés de course. A force de tester ce qui lui convient le mieux, il a donc opté pour un entrainement à base de marche rapide quotidien, (comme nous l’avons fait en résistance avec Amar Mehdi), mais de plusieurs heures (2 à 4h/jour). Ce travail rigidifie les chaînes musculaires, stimule la densité et la coordination et permet, aussi étonnant que cela puisse paraître, de le rendre plus fort ! C’est ce que ressent Jonathan, et ce qui le place dans des dispositions plus motivantes pour lui. Les appuis sont plus solides et plus « transmissifs » au reste du corps. Un exemple d'indépendance réflexive positive et intéressante!...

Une expérience forte avec un garçon sincère, qui est à l’origine d’un des personnages de mon roman (cf. "Un coup d'épée dans l'azur" Lacour éditions, Nîmes, 2010).
Le matador Jonathan Veyrunes, Fanny, Nat et Franck Martini, Séville, bords du Guadalquivir, été 2011.










