HILL DETRUIT TIOZZO
Championnat du monde Virgill Hill - Fabrice Tiozzo (Astrobale de Vileurbanne, Lyon). Coup de téléphone express: Benoît Ribon de Rilng World et PDG de Ribon products me demande de gérer dans l'urgence le conditionnement du champion américain de sang indien pour sa deuxième confrontation en sept ans, avec le meilleur lourd léger français du moment. Seul "étranger" à pouvoir entrer dans le vestiaire américain, je rencontre alors un athlète mythique, humble, au palmarès fabuleux.
Le Team est très attentif aux recommandations. La préparation physique et psychologique débute dans un calme religieux. Respect des consignes, calme, précision. Augmentation du travail de frappe: Hill dégage une puissance étonnante. Les muscles vibrent et roulent sous la peau. Etirements. A nouveau pression dans l'intensité gestuelle. Puis un retour au calme définitif. Travail respiratoire. Visualisation de la vitesse. L'Américain est prêt. La coiffe indienne à enfiler. je m'écoute lâcher "It's time to fight... At the red corner, with me. Only.". Puis sortir tous ensemble, se regrouper et attendre le signal pour partir vers le ring...
travail en ligne, en directs et mobilité latérale en arc de cercle. Sonder puis frapper. On est d'accord. Je récupère la coiffe indienne que je dépose au pied du ring. Devant son écran télé le champion Christophe Tendil (qui a été mon adversaire sur le ring et qui est depuis mon ami) écarquille les yeux en voyant que je suis dans le coin américain et appelle pour se faire confirmer ma présence: Benoît Ribon, hilare, confirme. Puis je fais aussi passer les cordes à Fabrice en lui lâchant quelques mots d'encouragement, entre frenchies. Je ne pouvais pas ne pas faire ce geste de respect. S'il y en a un en France, c'est lui. Point. Il a l'air étonné, mais surtout je le trouve livide. Je reviens dans le coin de Hil, très troublé par l'impression moribonde que m'a fait le lyonnais. Avec le sentiment amer que ce n'est pas du tout son jour.
La ceinture retourne aux Etats Unis. J'invite la femme de Virgill Hill à monter sur la bâche du ring avec son fils dans les bras. et je me nourris de l'humilité de l'homme, et de la joie de cette famille soudée dans un silence discret. L'esprit de l'indien du Dakota est de retour! Et ça fait du bien.
Dommage pour le Lyonnais.
Quelques heures seulement pour découvrir malgré tout que derrière l'imposante carrure barrée d'une croix de diamant de plusieurs milliers de dollars sur la poitrine, et la rumeur, se dissimule aussi un homme somme toute très simple, étonné et curieux. Don King, autant capable de refroidir un homme, de combiner les plus mauvais coups de la boxe, mais de parcourir aussi, en populiste peut-être, les quartiers sensibles de New York, distribuant de la nourriture, construire un hôpital pour indigents, soutenant des familles dans le besoin, quelques ex-boxeurs ruinés, ou encore d'être reçu à deux reprises à la Maison Blanche par les différents présidents US. Les souvenirs aussi : Kinshassa, Foreman, Frazier, la montée d'Ali, celle de Tyson...en étant parti de rien. En ayant pris tous les risques. Et à une époque où être noir était rédhibitoire pour prendre les rênes d'une entreprise, même dans la boxe!
Bref, une vraie vie de roman.
Don King et Martini Franck lors du repas de gala de Showtime, dans une luxueuse brasserie Lyonnaise, après le duel Tiozzo - Hill ( photo RingWorld presse), en réduit, des clichés de Virgill Hill (capture d'écran VHS: Virgill, sa coiffe indienne du Dakota, le combat écourté contre le champion Lyonnais, et une victoire sans bavures).