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"RAINBOW DE TALENTS"
Premier long métrage de Franck Martini.

J'ai consacré l'année 2011-2012 en partie à la réalisation d'un long métrage sur mes élèves au Lycée Arthur Rimbaud d'Istres. 

Le but était de faire la démonstration de la compétence et de la passion qui animent mes élèves dans et hors des murs de l'école. A la fois pour donner un regard différent sur eux et pour enfin, comme j'en avais le désir depuis longtemps, leur rendre hommage. 

Ils sont dépositaires du devenir de notre monde à venir, et je tenais simplement qu'un adulte leur démontre que l'on pouvait à la fois s'intéresser à eux, apprécier leurs approches individuelles, admirer leur courage et leur détermination, et admettre aussi que l'on ne peut rien dire avec certitude de ce qu'ils seront demain...sinon que sur leur épaules repose notre plus grand espoir pour un monde meilleur.

Et que notre confiance en eux est, sans nul doute, le meilleur stimulant de leur intelligence...



Teaser du fim "RAINBOW DE TALENTS":



A la suite des projections à venir du début de l'année 2012-2013, le film sera ensuite visible sur un important site de partage.




PEDAGOGIE ET EPS avec Franck Martini.

A la suite du film, et au regard de mon investissement dans des blogs personnels ciblés, j'ai été contacté par le plus gros site français de pédagogie pour une interview concernant mon approche particulière de l'apprentissage en EPS.
A lire sur:
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/eps/Pages/2012/134_1.aspx


































A la Une : plus qu’un simple blog… Un regard atypique sur la communication élèves-enseignant… Rencontre avec Franck Martini 


Par Antoine Maurice

Ce mois-ci, nous avons pris la route du sud pour rencontrer Franck Martini, professeur agrégé d’EPS à Istres (13) au lycée Arthur Rimbaud. Son utilisation de blogs sur la prévention des risques à destination des collègues EPS, sur la scolarité ou l’EPS  à destination des élèves au sein de son propre lycée a éveillé notre intérêt. Progressivement, la démarche a révélé une approche innovante du rapport enseignant-enseigné avec une dimension « charismatique » recherchée du prof dont personne ne parle véritablement dans la formation des enseignants.

Bonjour, tout d’abord peux-tu nous présenter rapidement tes différents blogs concernant l’éducation physique et sportive ?
J’ai commencé à exploiter le média « blog » il y a quelques années, d’abord parce qu’il était aisé, gratuit et surtout fonctionnel. Un blog permet d’exploiter une certaine forme de créativité et de convivialité dans l’expression. A vrai dire, cela nous sort un peu des modèles « ex-RDA » proposés par l’éducation nationale (rires) ! Je ne sais pas où ils vont chercher leurs concepteurs mais ça vaudrait le coup de mettre de temps en temps les moyens sur la table pour faciliter un peu la vie des gens et arrêter avec le bricolage!  Avec l’âge, je supporte de plus en plus mal l’inertie et la lenteur de réaction de notre système éducatif et les cancans qui enserrent nos aspirations à des choses différentes. A mon niveau, j’essaie de gagner du temps et de la vitesse de communication. Juste pour que des documents soient à portée de main, que quelques lignes  permettent de mieux comprendre les situations de l’élève, visualiser l’attendu ou le rendu,  ou faire émerger des étapes de la scolarité. Rien de bien sorcier en fait. Au lieu de distribuer des papiers par la vie scolaire, tu les mets en ligne. En période estivale, je tente de remanier les blogs et de faire le ménage (il y a des choses totalement obsolètes en ce moment par exemple). Les fiches bac et les projets sont à revoir, mais j’exploite plus les infos spécifiques ponctuelles sur les évaluations en direction des élèves.
Mais l’intérêt pour les autres, et l’objet de cet interview, n’est pas tant le contenu de ce que je fais (des collègues ont réalisé des choses exceptionnelles, et elles mériterait plus que ce que je fais d’avoir une tribune), que le média que j’utilise, car un blog est à la fois une vitrine et un tapis roulant. Tu peux détourner les fonctions « libellés » pour en faire un sommaire et, en consultation, tu peux également répertorier plusieurs pages qui sont en fait des articles enchaînés à la suite grâce au défilement de la souris. Pas besoin de nom de domaine à acheter, de location d’espace ou de tiers pour gérer la chose. Seule contrainte : les images et documents sont présentés en jpeg (format classique photo), sinon rien d’autre. Si le blog ne possède pas l’ergonomie d’un site internet il est par contre plus vivant et tu peux hiérarchiser les infos temporellement. Je travaille sur Blogger car le système est reconnu plus rapidement par Google (ils sont liés). Comme la firme US est encore la plus puissante sur la place, j’exploite. Une autre fonction est importante : la liste de contacts. Quand quelqu’un rentre son adresse électronique sur le blog, il reçoit une notification à chaque fois que je rajoute une info dessus, donc il est prévenu automatiquement sans qu’il y ait avoir à engager une démarche pesante pour tout le monde, avec la vie scolaire par exemple. On peut imprimer tous les documents que je présente : on gagne tous en temps et en efficacité. C’est le but…
Bien entendu, les blog sont interconnectés et ont des liens avec le site du lycée, Chamilo, Pronotes, Correlyce, l’Onisep, etc. Les élèves peuvent avoir des documents sur leurs portables, des séquences audios MP3 à télécharger etc. En cours, j’utilise un pico projecteur portable de chez Acer, petit comme mon iphone pour visualiser certains attendus image et vidéo ou expliquer des postures articulaires afin de faire le lien avec la théorie rude exposée sur le blog. Je crée un ensemble d’infos convergentes qui ont fonction de récurrence. Un « cloud pédagogique» en fait ! (Rires). Il faut répéter répéter de plusieurs manières, car on ne sait pas quand et où l’info sera réellement perçue par l’élève…

Tu parles de l’inertie du système éducatif, tu peux préciser ?
C’est un cheminement un peu particulier. Je suis d’abord convaincu que l’on ne réfléchit plus comme avant : à la fois notre manière de structurer notre perception de la dynamique du monde ainsi que la perfusion de notre quotidien par les différents médias. Ca, l’école a du mal à le concevoir, et disons-le concrètement, les profs ont du mal à le voir et à l’accepter. Est-ce un bien ou un mal ? Je ne sais pas, mais si je généralisais, je dirais que le monde des profs est clôt, presque hermétique. Sitôt sorti du système scolaire et universitaire, ils reviennent au système scolaire. La boucle est bouclée. A partir de là, on dirait que tout se ralentit dans la vie du fonctionnaire de l’enseignement. Un décalage se fait avec la modernité du monde, comme un train qui se laisserait doubler par un autre qui va plus vite. Si je n’ai jamais entendu parler du comment on conçoit un blog pour communiquer des infos, par contre, la manière dont on monde un dossier de retraite et que l’on calcule les derniers mois « à tirer », c’est récurent ! C’est un thème qui revient tous les jours en salle des profs. Surtout dans le sud et en lycée ! (C’est peut-être là que le bât blesse). Et franchement, c’est un « tue-l ‘amour du métier » ça !
Tout ça pour dire que ce que dont je suis convaincu, c’est que si tu ne rames pas dans le sens du courant en anticipant…tu seras toujours à la traine ! Point. Tu peux être un bon prof dans le monde clôt de l’école, mais tu resteras décalé avec une douce odeur de naphtaline pour les élèves. Tu seras un prof : « mouais, ça va, il est pas trop mal ». Malgré l’accélération cumulative des progrès en communication, on enseigne d’une manière qui a certainement, au moins, une quinzaine d’années de retard sur ce qui sera demain les compétences attendues. On reste nostalgique d’une forme d’excellence dans l’expression et la communication qui est totalement surannée pour les élèves. Même si nous avons formaté involontairement leurs inconscients dans le respect de la tradition et de ce-qui-a-été, peut-on raisonnablement leur reprocher leur apathie vis à vis d’elle ? Faisons un constat : les détenteurs de cette culture « haute »  ont-ils aujourd’hui fait la preuve d’une grande capacité à stimuler efficacement un progrès pour l’humanité ? Même la légitimité de cette excellence est devenue douteuse. La forme n’a plus la valeur qu’elle avait.
Passons…
J’utilise aussi Facebook (super pratique pour communiquer) et Twitter (moins). Tout en sachant que quand tu t’exprimes sur ton mur, tous tes contacts de sensibilité différente peuvent le voir s’ils suivent les actus. Ca demande une certaine distance vis à vis de ce que tu exposes. Une forme d’auto-éducation. De fait, cette culture qui se met en place au travers ce que l’on appelle les réseaux sociaux, ce n’est pas du tout une culture au rabais pour moi: c’est une vision de la vie qui est optimiste (regarde : personne ne raconte ses malheurs sur Facebook ! Ca te change d’une salle de profs ça !). Et surtout elle est participative. Quand Goleman définissait les déterminants de « l’intelligence émotionnelle » comme certains des axes les plus privilégiés dans la recherche de cadres pour les grandes entreprises, et bien on y est ! Imparfaitement, mais on y est.  A la culture de la méfiance, les jeunes répondent avec la culture du partage. Est-ce que l’école les forme si bien que ça en fonction des aptitudes fondamentales du futur? On peut franchement en douter : voilà qu’ils se regroupent, on les classe ; ils échangent, on les hiérarchise ;  ils se retrouvent, on les sépare !…Ahurissant non ? Ce côté partage, je l’ai toujours eu, (comme beaucoup d’enseignants d’EPS bénévoles en dehors de leurs heures de cours), alors je ne me sens pas agressé par cette évolution. Je vis avec, je rame dans son sens… Et soyons clairs, ceux qui dénigrent cette contre-culture issue du net ne la maîtrisent pas beaucoup, voire pas du tout. Ceux qui clament haut et fort en avoir peur, ne l’ont souvent jamais pratiquée…

Tu pars d’un constat mais il me semble qu’il y a aussi ton histoire personnelle qui est intervenue dans ta démarche ?
Pour le fond, c’est encore autre chose. Il faut comprendre la logique de vie d’un homme pour interpréter ses choix et ceux qu’il propose aux autres, notamment quand celui-ci est enseignant et qu’il garde une certaine liberté pédagogique : je suis un ancien cancre et un ancien nul en sport. Ce que j’ai eu, je suis allé le chercher. Comment ? Non pas comme un besogneux qui trace un sillon. Je fais ici référence à ce profil si valorisé en conseil de classe : « il n’y arrive pas, mais alors qu’est-ce qu’il bosse ! » (Rires). Non, plutôt en travaillant sur mon identité pour déformer d’abord celle qui était la mienne au départ et que je n’aimais pas, qui m’isolait des autres. Je l’ai tordue et orientée dans la direction de la vie que je souhaitait : partager, faire avancer les autres, ne pas rompre devant les obstacles, dominer sa peur et s’engager, rester intègre, croire en soi, être certain de ses choix et les défendre. Tout le reste a suivi… Cette approche a même séduit beaucoup de sportifs qui m’ont rejoint. Aujourd’hui je prépare et j’entraîne des athlètes de haut niveau dans une perspective similaire, la plupart du temps dans des disciplines « à risques » qui m’était parfois inconnues. Ils viennent rechercher avec moi cette force de faire plier une destinée tracée d’avance. J’ai développé aussi des choix de travail qui n’ont absolument rien à voir avec ce que l’on lit dans la presse ou ce qui est proposé dans ce « business littéraire sportif ou universitaire». Certes je suis atypique. Je le sais. Mais je rêve que l’on juge un peu les gens sur leurs actes, et surtout surtout sur le résultat de ce qu’ils font.

Donc, selon toi, à quoi doit ressembler un enseignant ?
Il faut se demander : que reste-il dans les mémoires de ceux qui ont croisé ta route et qui ont travaillé avec toi ? C’est la seule question qui vaille ! Le reste ce n’est du vernis. Le prof, c’est celui qui te pose sur l’épaule une main rassurante et qui t’indique du doigt cette voie que tu n’aurais jamais prise sans lui. Il faut donc préserver notre aspiration d’enseignant à être libre pour mieux interpréter les besoins de l’autre. Ce qui va le faire évoluer, le dynamiser. A l’évidence ce ne sont pas des compétences découpées en trimestre qui vont le faire. J’ai eu la chance de ne jamais vouloir (pouvoir ?) entrer dans un moule. J’ai tracé ma propre voie et cela m’a donné une autonomie et une assurance dans ce que je fais. On peut penser ce qu’est de la mégalomanie, il n’en est rien. Je ne suis attiré que par les choses qui te tirent vers le haut, qui rendent meilleur, ainsi que les moments de vie exaltants qui percutent l’identité. Le reste m’indiffère, et je m’en détourne. C’est la seule raison qui me fait aimer ce métier. Alors je partage ce qui réussit avec les autres, j’en fais étalage parce que c’est un beau moment et un exemple pour d’autres qui n’y croient plus. Les élèves en face sont demandeurs d’adultes porteurs d’enthousiasme vis à vis de la vie et qui soient un peu plus hors des normes. Ils sont sensibles à une forme de charisme où la personne démontre sa capacité à être insérée dans le monde moderne sans le subir, et à y avoir en même temps une place originale. Ils apprécient la capacité à investir des domaines différents, là où on ne t’attend pas. Alors je communique sur ce que je fais de correct à mon niveau, pour donner aussi le goût d’une vie remplie et éclectique : une expo de peinture, un roman, des réussites internationales en sport, une perf en sport ou un long métrage… La modestie n’a rien à voir là-dedans. Le média est un média. Les jeunes le savent et perçoivent davantage le sens que tu veux donner à ce que tu présentes, bien plus que la chose présentée en elle-même.
Quel rapport avec un blog me diras-tu ? Et bien, il est une vitrine de ce que tu veux exposer et qui est en lien avec le sens que tu donnes à ta vie et forcément à ton métier. Il doit s’articuler, en filigrane, à des axes partagés, ou du moins en recherche de partage avec les élèves. Combien de profs ont lu ou vu « Fight Club » de David Fincher, ou encore « 8 Miles » de Curtis Hanson avec Eminen ? Une très infime partie des enseignants sont au contact de la culture mythologique des jeunes. Pourtant celle-ci les marque et elle fait vibrer ce qu’ils ont au plus profond d’eux, qui nous vient physiologiquement de notre évolution et culturellement de nos ancêtres. Il faut d’abord connaître ceux que tu as en face bien avant que de connaître ce que tu vas leur enseigner…
En quoi l’émotion ne serait pas un levier extraordinaire pour réussir ? C’est ce qui dirige nos vies ! J’essaie de tirer les élèves dans ce sens ou de les faire entrer en résonnance avec cette aspiration, autant que je peux le faire. Il faut se voir plus grand, réfléchir large, se confronter à des obstacles et ne rien lâcher. S’il y a quelque chose à vivre, c’est ça : surmonter quelque chose de grand, pour ensuite partager le progrès ensemble. L’Education physique et sportive n’exploite pas assez souvent ce ressort à mon avis (même si c’est la seule discipline qui tente de le faire): je rêve d’un choix d’épreuves mythiques choisies et à réaliser ensemble, en équipe, pour sortir de la classe terminale : courir un 10km, nager sans s’arrêter 1km, combattre plusieurs adversaires, grimper une montagne, vaincre une autre équipe en étant en infériorité numérique, réaliser un difficile parcours du combattant etc.…
Je rêve…

Dans ton enseignement de tous les jours, justement comment associer cette liberté et les exigences disciplinaires ?
Je ne sais pas ! (Rires). Il faut sérieusement se creuser la tête ! Comment croiser l’émotionnel et le mythique avec des exigences de l’EPS ? C’est un sujet de dissertation de maîtrise des processus psychologiques pour faire plancher les cerveaux des forces spéciales qui interviennent en territoire ennemi ça ! « Vous allez faire bosser une population qu’il va falloir évaluer et hiérarchiser afin qu’elle se répartisse ensuite dans les différentes filières professionnelles ou de formation. Pour cela vous allez lui apprendre à se connaître et surtout à ne pas se surestimer ! Si le jour de l’épreuve, ses performances sont conformes à son projet, vous la récompenserez ! Si par contre, elle présente des velléités d’adaptation spontanée, de dynamisme émotionnel et qu’elle s’arrache la gueule pour faire encore mieux, il faudra la sanctionner ! Car LE PROJET définit absolument ce que l’on doit faire. Il ne doit pas permettre d’aller au delà. Compris ? ». Voilà. Tu as en deux mots toute d’incongruité de la chose. On confond toujours le but et les moyens en évaluant les deux ensembles. Aujourd’hui le but à l’école consiste à produire une performance au Bac, (ou une pré-performance sur le livret), en maitrisant des moyens : mais ceux-ci, sont-ils si indispensables que l’on soit obligé de les lier à la performance après les avoir manipulés tout au long de la formation ? On peut bien entendu défendre cette approche, et certains le font avec grand brio, mais c’est de la rhétorique. Quelle est la conception qui est derrière tout ça ? L’approche n’a plus de rapport avec ce qui fait la noblesse d’un sport de compétition honnête : une égalité des chances au départ et une inégalité des résultats à partir d’une juste mesure des individus sur des épreuves volontairement acceptées. Elle a désormais plus à voir avec la production économique : faire un bilan de ses compétences pour s’insérer efficacement dans un projet en menant à bien sa partie, sans sortir du plan de marche prévu, pour que les productions ne fluctuent pas au delà ou en deçà de ce qui est prévu au départ… Normaliser ses performances pour qu’elles correspondent à l’attendu. Mais pour les élèves, l’EPS c’est toujours du sport ! Alors va leur faire comprendre qu’il s’agit d’autre chose !… Ce n’est pas simple…
Pour répondre à ta question, je crois qu’il faut s’appuyer quotidiennement sur le plaisir de maîtriser son corps et rendre sa noblesse à l’action physique. Il faut juste chercher à faire germer la question : « comment est-ce que je m’adapte aux contraintes ? Qu’est-ce qui me dynamise et qu’est ce qui m’inhibe ? En avoir clairement conscience pour travailler ensuite dessus. Ca à l’air formel présenté comme ça, mais ça l’est beaucoup moins en réalité. Cette année, j’ai fait du bon boulot avec une fille obèse en terminale qui avait choisit le menu : savate boxe française, musculation et course de relais. Sacré défi pour elle ! Boxe : accepter le regard des autres pour pouvoir d’engager dans une opposition avec des filles plus rapides et plus mobiles. Muscul : s’engager et ne rien lâcher dans une activité où la mobilisation de ton corps est déjà une épreuve en rajoutant de la charge encore ! Relais : séduire deux autres élèves qui vont partager leur performance avec toi et lutter contre cette gravité qui t’écrase au sol ! Voilà pourquoi je fais ce boulot. Ca c’est bon ! Ca c’est du défi ! C’est ça la vie. Car comme le disait sœur Emmanuelle : « la vie est une lutte, accepte-le ! ». La place de l’EPS est dans l’acceptation et dans l’apprentissage du goût de la lutte. Là est sa légitimité. Pas ailleurs.


Et la formation des enseignants ? Puisqu’elle revient sur le tapis politique, te paraît-elle adaptée à cette dynamique que tu défends vis-à-vis de l’élève ?
Comment répondre à cette question ? Je suis sorti il y a longtemps de la fac et le passage par l’IUFM ne m’a rien appris du tout. D’ailleurs, une simple enquête anonyme auprès des étudiants démontrerait encore globalement cette inutilité. Deux raisons à cela : la première c’est que les contenus sur ce qui font un bon prof sont très peu maîtrisés, ensuite c’est que l’on ne peut pas enseigner le « comment éduquer » en étant loin du terrain. Dans mon académie, Alain Rhéty a fait un travail intéressant (dont j’avais lu les prémisses sur des travaux belges il y a longtemps) sur les compétences de l’enseignant en situation. Il a listé des éléments récurrents qui reviennent chez ceux qui, au regard de son expérience personnelle de l’inspection, maitrisent leur cours et font apprendre efficacement (si tant est que l’on puisse l’évaluer aussi formellement). Ce travail inductif (du terrain aux lois de fonctionnement) est simple et habile. Il replace le prof au centre du savoir, même si son exploitation peut-être caricaturale : nombre d’interventions par minute etc. Mais quant à identifier ce qui fait que tu vas faire entrer tes élèves émotionnellement dans l’apprentissage, ça c’est une autre affaire ! En tauromachie on appelle « Le Duente » cette capacité à transmettre l’émotion au public. Cela s’apprend, un peu, j’en suis persuadé, mais certains ne l’auront jamais. C’est aussi sûr. Et au départ, il y a forcément l’affirmation de ce que tu es et de ton rapport avec ce que tu veux transmettre. Ce n’est pas froid. Ca doit avoir un sens profond pour toi. Souffrir, respecter, endurer, etc. On ne peut pas se cacher constamment derrière des batteries d’exercices ou des tâches piquées ici et là dans des revues. Il te faut inventer immédiatement, t’adapter. Une étude récente suisse a démontré que le dénominateur commun qui définit un bon prof, dans toutes les études internationales, était celui d’un individu davantage tourné vers ses élèves que vers sa discipline. Mauvaise pioche ! On a démonté durant des années toutes les déclinaisons de compétences par disciplines et on ne connaît pas grand-chose du fonctionnement de l’autre en apprentissage ! On devient des as de la mécanique et on ne sait pas vraiment comment piloter ! Comment d’ailleurs peut-on concevoir que certains soient des experts de l’enseignement à vie, assis à leur chaire, et que parfois ils n’ont connu d’élèves que dans les livres ou alors il y a très très longtemps, sans être forcément plus compétents sur le terrain ? En France, on accorde plus d’importance à un théoricien novice qu’à un artisan qui a fait ses preuves sur le terrain. C’est surréaliste ! On ne devrait rester que quatre ans dans un organisme de formation puis revenir sur le terrain et faire la démonstration de ce que l’on a prescrit aux autres durant ces années. Ca c’est du courage pédagogique ! Et on doit pouvoir faire ça autant en collège difficile qu’en lycée de centre ville si on ne l’a pas fait avant. J’ai été membre du jury du capeps externe et je garde un souvenir fort de beaucoup de collègues dont tu sens immédiatement qu’ils ont « le duente ». Mais je n’ai y fait que quatre ans, et je n’y retournerai pas. Les jeunes arrivent derrière et ont autant sinon plus les compétences pour transmettre la flamme et rechercher parmi les autres ceux qui feront partie des nôtres. Ne rêvons pas, ce ne sont pas les anciens qui font avancer les choses ; comme une vague sur l’océan, on les voit distinctement parce qu’ils sont portés dessus, qu’ils savent se placer. Mais ceux qui poussent dessous : c’est la jeunesse, le souffle du renouveau !
Il faut la respecter et lui laisser de la place.
On en prend trop…


Les différents blogs
Un pour l’EPS dans mon lycée qui permet de garder les infos à portée de main pour l’élève
http://lyceerimbaud.blogspot.fr/ (actuellement en maintenance)

Un pour ma fonction de prof principal : les parents y retrouvent toutes les infos importantes
http://professeurprincipal.blogspot.fr/

Un pour mon boulot de coach de sportifs de haut niveau

Un pour les enseignants sur la prévention des risques en EPS

Et de nombreux autres à découvrir en lien sur les blogs


Sur le site du Café
Par antoinemaurice , le mercredi 27 juin 2012.

Ce n'est pas fini !

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