Réaliser un objectif ressemble à un vol. Un vol en Wingsuit, cette combinaison si particulière qui permet presque de planer*.D'ailleurs, le meilleur spécialiste mondial, Loïc Jean Albert (un réunionnais fou de son île et avant-gardiste en vol porté), m'expliquait que dans tous ses vols extrèmes, très près des reliefs, une respiration mal placée pouvait complètement déséquilibrer la fragile trajectoire construite par le positionnement du corps et l'inclinaison choisie, et avoir de lourdes conséquences .
Incroyable!
Une respiration. Une seule!..
Une respiration. Une seule!..
L'image est belle. Et juste. Car pour parvenir à garder un cap, à rester droit, rivé sur son but, il faut avoir dressé le bilan préalable de toutes concessions à réaliser. Afin de mieux les accepter et de leur donner du sens. Et puis, lorsque l'on est lancé, garder à l'esprit qu'un manque d'anticipation peut nous écarter encore définitivement de notre but.
Savoir par où on va devoir passer pour faire. Afin de mieux accepter les contraintes et les détours qui vont nous amener au terme, juste là à l'endroit où on l'a décidé.
Prendre de temps d'apprendre, de faire des erreurs, d'expérimenter, pour ne plus se tromper ensuite.
Contrôler cette respiration qui peut faire basculer le vol.
L'image est belle.
C'est l'enjeu, fragile, de toute une vie...*du moins de planer, à une finesse de 3.
Photos : Loïc Jean Albert ci-contre (originaire de l'ïle de la Réunion) sur un planning des plus risqués, au raz des reliefs (copyright Sportmagasine) à gauche, avec un résultat de sa propre confection : le wingsuit.
(cf "La vie rêvée des anges", Loïc Jean Albert Franck Martini, interview pour Sportmagazine).
