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Coacher et planifier : ne pas confondre le but et les moyens…un exemple en escalade de haut niveau avec Isbelle Bihr.

Un soir d'hiver, je reçois un appel de l’excellente grimpeuse internationale Isabelle Bihr. Elle a entendu parler de mon approche de l’entraînement, et elle me demande de me pencher sur la préparation physique que l’Equipe de France lui propose en vue des championnats de France de bloc. Je suis pris par beaucoup de choses mais je prends le temps d’analyser les exercices et les charges de travail.
Isabelle détient à ce moment là, la meilleure performance française réalisée sur structure naturelle (difficulté 8B/C athlétique et plutôt sévère). Elle a gagné une étape de la coupe du monde, et malgré son âge, reste une compétitrice dangereuse et expérimentée. Elle a décidé de se réinvestir une saison en bloc...

Elle m’envoie donc les planifications et le programme de travail. Je regarde. Du classique de chez classique. Périodisation sur trois semaines avec des séances répétitives et des charges un peu étonnantes pour moi. Je me renseigne sur le style d’Isa, je parle avec elle, je la questionne et je tente d’analyser sa psychologie. Elle est très fine, cultivée, intellectuellement au dessus de la moyenne des athlètes de ce niveau (si on peut faire des comparaisons!). Elle a acquis des certitudes sur sa manière de fonctionner, mais entretient également des doutes sur les moyens de parvenir à des buts qui lui paraissent, au regard de son potentiel, accessibles. Je dénote donc chez elle, à la fois un manque d’assurance et tout ensemble une grande capacité à se transcender et à réaliser, dans certaines conditions, des performances de très très haut niveau. Elle n'a pas terminé sa trajectoire sportive et elle a encore cette envie qui la pousse à tenter de réaliser de grandes choses.

Assurément, la planification qu’on lui fait suivre n’a rien de personnelle : ce n’est qu’un calque appliqué à partir d’une méthodologie globale. Elle ne tient compte en rien de ses points forts et de ses points faibles. Et si proche des championnats, les points forts sont trop mal exploités. Je me renseigne, je la questionne à nouveau…et, bingo ! La planification n'est effectivement au terme, qu'un simple modèle de base adressé à tous les compétiteurs de l'Equipe de France. Chacun d’eux suit donc le même programme! Hérésie ! Le travail est certes moins contraignant pour le cadre qui l'a pondu et qui fourgue ainsi son plat "réchauffé", sans trop d'efforts. Avec au bout, la quasi certitude de passer à côté du meilleur de l'athlète.

A se demander parfois si ce n'est pas voulu, tant c'est cousu de fil blanc...

Car chaque individu doit être saisi dans sa globalité. Un travail réalisé à partir d’un modèle préconçu, hors des caractéristiques propres de l’individu n'est qu'une pauvre et besogneuse application; elle peut-être parfois même dangereuse (blessures physiques ou marquage psychologique). Il n’exploite pas les leviers personnels capables de mobiliser une énergie différente. Il impose des valeurs et des zones de passage obligatoires sans tenir compte d’un « scanning » pertinent de l’athlète.

Dans le cas d’Isabelle, les charges de travail correspondaient à celles de ceux qui avaient suivi le tout début de la préparation. Arrivée en cours d’année, elle ne pouvait pas prendre le train en marche avec une récupération suffisante des sessions d’entraînement. A partir de là, une démoralisation prenait naissance, entraînant une baisse de la motivation et une perte d’appétence pour les modes de travail proposés. Ensuite, insidieusement, tout le système complexe bâti par la compétitrice, se dénouait comme un pull auquel on tire un fil de laine…
Les périodes de récupérations devenaient moins efficaces et s’étiraient, les effets des exercices devenaient illusoires car trop lourds pour la période, bref, Isa perdaient le moral et se questionnait de plus en plus sur son avenir sportif et professionnel.

Mon conseil fut de ne pas suivre le travail proposé et de se tourner vers la pratique la plus difficile, la plus exigeante, mais aussi celle qui mettait le mieux en valeur tout l’expérience et la force mentale qu’elle pouvait mobiliser : revenir à la falaise et « perfer » à nouveau. Enfoncer le clou, et réinvestir la place dans le haut niveau. Revenir prendre ses marques dans le domaine
qui lui convenait le plus pour ensuite voir venir…

Peu après, Isa a décidé de quitter l’Isère, de redescendre s’installer près d’ici, à Avignon. A deux pas des spots secrets et difficiles des Alpilles. Aux championnats de France où je l'accompagnais de mes encouragements, elle rentra dans les huit premières sans grande conviction, et un entraînement des plus sommaires. Elle se tourna ensuite vers les « trip voyages » où ses performances devinrent plus proches de sa valeur. A ce jour, elle a retrouvé le niveau atteint en 8B/C après travail et se serait rapprochée sérieusement du 8C, voire...

Ignorer la singularité de l'individu, c'est forcément à terme parvenir à le nier. Et un athlète est un être à fleur de peau. Certains entraîneurs, coupés qu’ils sont de la réalité, et fermés à une approche presque « clinique » de l’entraînement, se tournent vers une méthodologie qui les rassure, de type « ordinateur portable, fiches et programmes tous faits». Ceux-là, sous des façades de sérieux et de compétence soit disant scientifiques, passent à côté des déterminants véritables de la performance : l’envie et la volonté de se projeter avec tout ce que l’on est vers un autre état.


C'est état espéré, rêvé de l'individu, il convient toujours de la définir au départ, puis de se concentrer ensuite sur les moyens d'y accéder.
Faire l’inverse s’est toujours s’assurer un échec relatif, ou retentissant.

Parce qu’il en faut jamais confondre le but et les moyens.
A aucun moment. Et pour quoi que ce soit.
C’est si facile … mais si dangereux d’y céder.

En haut, Isabelle Bihr, dans "Déclic" 8b/c La Balme,
à droite Isabelle Bihr dans La poudre 8a, les lames (Grenoble)
photo Yann Corby, puis dans "objectif lune" 8a+ au Khrontal (photo Yann Corby),en bas, décolorée mais toujours technique et placée, en lice pendant la finale des championnats de France de Bloc à Apt, photo Franck Martini.

Ce n'est pas fini !

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